Porcelaine

Porcelaine

P comme… Porcelaine

Porcelaine

La porcelaine est une céramique, au même titre que le gré et la faïence. Son procédé de fabrication unique dont le secret a longuement été détenu par les Chinois, en fait une matière fine et translucide, qui se prête à de très nombreuses variations.

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Comment est produite la vaisselle en porcelaine ?

Le procédé de fabrication de la porcelaine nécessite tout d’abord de préparer la pâte, puis s’enchainent 6 étapes principales, qui peuvent être complétées par des étapes complémentaires selon l’article à fabriquer (par exemple, pour la pose de l’anse d’une tasse sur le corps de celle-ci).

Préparation de la pâte

Pour préparer la pâte, il convient de m mélanger dans de l’eau du quartz, du feldspath et du kaolin. Chaque maison a sa recette secrète en la matière. On obtient une pâte plus ou moins liquide selon l’utilisation qui va en être faite à l’étape suivante (coulage ou calibrage).

Coulage, calibrage ou pressage

Les pièces dites « de formes » comme les théières ou les soupières sont produites en coulant la pâte dans un moule en plâtre, en résine ou en acier, alors que pour les assiettes la pâte est pressée par un outil contre des parois.

Dans tous les cas de figure, il convient d’anticiper qu’en perdant de l’eau, la pièce va perdre une partie de son volume. Le savoir-faire des moulistes permet d’anticiper cette rétractation.

Première cuisson

Les pièces ainsi obtenues sont démoulées. Elles subissent éventuellement des finitions telles que la suppression des coutures des provoquées par les moules, ou la pose des anses sur les tasses par exemple. Elles sont ensuite mises à sécher avant d’être cuites à 1000° pendant 24 heures. L’objet ainsi obtenu est appelé dégourdi. Il reste fragile et poreux.

Emaillage

Le dégourdi est plongé dans une solution d’émail. Sa porosité permet de fixer les particules d’émail. La dextérité des opérateurs permet d’obtenir une couche d’émail homogène sur l’ensemble des surfaces de la pièce. Dans certains cas, l’émail est pulvérisé par pistolet.

Deuxième cuisson

Après avoir écarté les pièces défectueuses, les pièces peuvent être décorées. La plupart du temps il s’agit de poser un décor à la feuille, qui répond au principe de la décalcomanie. Mais les fileuses, ses ouvrières à l’expérience inégalée, continuent de poser à la main des filets de peinture, qui peuvent intégrer des métaux précieux tels que l’or ou le platine.

Décoration

Après avoir écarté les pièces défectueuses, les pièces peuvent être décorées. La plupart du temps il s’agit de poser un décor à la feuille, qui répond au principe de la décalcomanie. Mais les fileuses, ses ouvrières à l’expérience inégalée, continuent de poser à la main des filets de peinture, qui peuvent intégrer des métaux précieux tels que l’or ou le platine.

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Porcelaine, grès ou faïence ?

Porcelaine, grès et faïence sont trois céramiques distinctes qui ont chacune leur défauts et leurs avantages.

La porcelaine a la particularité d’intégrer du kaolin, ce qui permet d’obtenir une grande blancheur. A faible épaisseur, elle est même translucide

En raison de sa cuisson à très haute température, la porcelaine a une très grande résistance mécanique. Elle s'ébrèche moins que d'autres matériaux, renforçant son alimentarité, autrement dit, le fait qu’elle soit apte au contact alimentaire. La totale absence de porosité de l'émail, obtenue grâce à une cuisson aux alentours de 1400°C, assure une hygiène alimentaire maximale et une neutralité aux goûts.

Sa résistance thermique est également remarquable: elle ne craint ni le congélateur ni le four. En effet, elle passe  sans problème de l'un à l'autre, c’est-à-dire de moins 25 degrés à plus 300 degrés.

Pour en savoir plus sur le grès.

Pour en savoir plus sur la faïence.

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Quelle est l’origine du mot porcelaine ?

Depuis Marco Polo, les Européens sont fascinés par la porcelaine que déversent les bateaux en provenance de l’Extrême-Orient nouvellement découvert. Les cours de l’Europe s’entichent de ces productions dont le secret de fabrication est jalousement conservé par les Chinois. Les italiens du 15ème1siècle sont persuadés que cette céramique si dure et si brillante est fabriquée à partir du coquillage  Porcelaine.

Les anglais optent plutôt pour les termes, encore utilisés aujourd’hui, de China ou Bone China.

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Lettre du père d'Entrecolles en 1712
Lettre du père d'Entrecolles en 1712

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Quelle est l’histoire de la porcelaine en Europe?

La porcelaine rapportée de Chine par Marco Polo a fasciné toute l’Europe. Les monarques n’ont alors de cesse que de percer le mystère de la fabrication jalousement gardé par les Chinois.

Le Régent, Philippe d’Orléans envoie en 1698 celui que l’on peut considérer comme le premier espion industriel : le père jésuite François Xavier d’Entrecolles. Sous couvert de son sacerdoce, il compte parmi ses ouailles des ouvriers de la célèbre manufacture de King-töchen. Il perce le secret de la fabrication en les faisant parler, et envoie en France en 1712 des échantillons de kao-ling. Il envoie également de nombreuses planches illustrées montant les différentes étapes de fabrication.

A la même période, Auguste le Fort, électeur de Saxe et roi de Pologne s’entiche de l’alchimiste Johann Friedrich Böttger dont les recherches sur la pierre philosophale sont parvenues à ses oreilles. Pour transformer le plomb en or, Böttger a l’intuition qu’il faut chauffer le plomb à très haute température. Malheureusement, les creusets qu’il utilise explosent sous la chaleur. Jusqu’au jour où il découvre que la poudre blanche qui sert à blanchir les perruques est en fait du kaolin. Il réalise alors des creusets blancs extrêmement résistants. A défaut d’avoir transformé le plomb en or, il découvre en fait qu’un gisement de kaolin existe, ici, à Meissen. Née alors les premières pièces en porcelaine européennes. Auguste le Fort prend alors immédiatement possession du gisement et développe en 1710 la première manufacture de porcelaine d’Europe : c’est la Manufacture Royale de Meissen.

La cour de France dépêche des espions à Meissen. Sans succès. Jusqu’à ce qu’en 1778 on découvre au sud de Limoges, à Saint-Yrieix-la Perche, des gisements de kaolin. C’est le début de la fabrication de la porcelaine en France, tout d’abord à la Manufacture Royale de Sèvres, puis rapidement, sous l’impulsion de Turgot se développe une industrie porcelainière de tout premier plan à Limoges.

(c) Home et Images Production pour Francéclat

Article rédigé par Thierry Villotte