Plongez dans l'univers de l'artisanat pour découvrir les six étapes essentielles de la fabrication des assiettes en porcelaine. Chaque étape, de la sélection minutieuse des matières premières au façonnage précis, en passant par les cuissons successives, les finitions soignées et les ornements, révèle un savoir-faire unique.
Les 6 étapes clés de fabrication des assiettes en porcelaine
1. La préparation de la pâte à porcelaine
Pour réaliser des assiettes en porcelaine, le mélange des matières premières exige de la précision. La pâte à porcelaine est composée de trois roches dans des proportions constantes :
- 50 % de kaolin
- 25 % de feldspath
- 25 % de quartz
Le processus commence par un nettoyage minutieux des roches à l’eau, suivi de leur broyage et de leur mélange. Une fois réduites en poudre, elles sont tamisées pour garantir une texture homogène avant de passer à l’étape de transformation. La pâte à porcelaine se décline en différentes formes selon l’usage : liquide (barbotine) pour le coulage, semi-molle pour le calibrage, ou encore en poudre, qui est la forme privilégiée pour la fabrication des assiettes.
2. Le façonnage de l’assiette
Les assiettes plates, rondes et régulières, caractéristiques des formes classiques, sont réalisées grâce à une presse isostatique. Cette technique comprime la poudre de pâte à porcelaine dans un moule sous une pression élevée, généralement entre 250 et 350 bars. Bien que l’assiette obtenue semble solide, elle reste très fragile à ce stade et peut présenter des imperfections nécessitant un travail supplémentaire.
Avant la première cuisson, des ajustements spécifiques, comme le meulage et le polissage des bords, sont effectués en fonction du modèle d’assiette choisi. L’avantage du pressage isostatique réside dans l’élimination du temps de séchage, permettant une intervention immédiate sur la pièce. À l’inverse, d’autres méthodes nécessitent un séchage préalable et un délai de rétractation avant toute manipulation.
3. La première cuisson
Également connue sous le nom de cuisson de dégourdi, cette première étape se déroule en atmosphère oxydante à une température comprise entre 900 et 1000 °C. Ce processus, qui peut durer entre 10 et 24 heures selon les besoins, a pour but de renforcer les assiettes en porcelaine.
La chaleur du four permet également de maintenir une porosité suffisante pour pouvoir déposer la couche d’émail sur la surface des pièces en porcelaine.
4. L’émaillage
À la sortie du four, les assiettes en porcelaine ont un aspect mat et une texture poreuse. Pour enlever les poussières résiduelles, elles sont nettoyées à l’éponge ou passées à la souffleuse.
Pour obtenir un rendu lisse et brillant, elles passent ensuite par l’étape d’émaillage. Il s’agit de plonger les assiettes dans un bain d’émail, composé de dolomie, de craie, de kaolin, de quartz et de feldspath.
L’émaillage est généralement réalisé à la main, nécessitant un savoir-faire et une grande dextérité pour ne pas laisser de traces de doigts sur les bords.
5. La seconde cuisson
Pour vitrifier la couche d’émail fraîchement appliquée, les assiettes en porcelaine subissent une seconde cuisson à des températures extrêmement élevées, pouvant atteindre 1400 °C.
Cette étape confère à la porcelaine de Limoges sa robustesse mécanique, sa blancheur et son aspect translucide. Durant cette cuisson, qui dure entre 10 et 24 heures, les assiettes subissent une réduction de taille moyenne de 10 à 13 %, atteignant ainsi leur forme finale.
6. La décoration des assiettes en porcelaine
La vaisselle artisanale possède des caractéristiques uniques qui se révèlent dans les détails. Des asymétries, des irrégularités et des aspérités dans la forme des assiettes reflètent les productions artisanales. Mais d’autres détails, tels que les décors, sont également le signe d’un savoir-faire particulier.
En effet, il existe différents procédés de décoration des assiettes en porcelaine. La chromolithographie est une sorte de décalcomanie qui permet d’apposer un motif sur chaque assiette par une manipulation délicate qui assure le transfert du décor sous l’effet de l’eau.
Les motifs peuvent également être peints à la main. Les émaux et les couleurs vitrifiables sont alors travaillés à l’aide de pinceaux de différentes tailles. Cette technique demande une grande dextérité.
L’incrustation peut aussi se réaliser par gravure, en creusant le motif dans l’émail sous l’effet d’un bain d’acide fluorhydrique, avant de procéder à l’application de plusieurs couches d’or ou de platine, suivies d’autant de cuissons de finition.
Toutes les assiettes en porcelaines comportant de l’or doivent subir une étape de sablage afin de rendre les surfaces brillantes.
Avant de se retrouver sur la table, les assiettes artisanales reçoivent la signature discrète de leur créateur. Les petites séries témoignent d’un savoir-faire exceptionnel et sont estampillées sur la face du dessous.
Article rédigé par
Artludie
